Coffreo a interviewé Elise VANQUAETHEM, la Secrétaire Générale de la FEP CSO (Centre-Sud-Ouest). Dans cet article, elle revient sur les projets innovants menés par la FEP CSO et les tendances qui façonnent le monde des entreprises de la propreté aujourd’hui.
Pouvez-vous nous présenter la FEP CSO ?
La FEP CSO est le principal syndicat patronal du secteur de la Propreté. Nous sommes attachés à la défense et à la représentation des entreprises de toutes tailles, agissant en tant qu’ambassadeur de la profession auprès des pouvoirs publics locaux et de toutes les instances institutionnelles régionales.
Nous répondons aux besoins de nos adhérents, qu’ils soient artisans, dirigeants d’une TPE, PME, ETI, ou responsables locaux de grands groupes.
La FEP CSO couvre 4 régions (Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Centre, Auvergne) et 29 départements. Nous accompagnons plus de 550 entreprises de propreté sur notre territoire, soit 86 196 salariés.
Quels sont les événements et dispositifs que vous mettez à disposition de vos membres ?
Nous mettons à disposition de nos membres plusieurs services et dispositifs pour les accompagner dans leur activité.
Tout d’abord, nous offrons une permanence juridique où nos adhérents peuvent contacter nos assistantes régionales, spécialistes des textes spécifiques à notre profession, tels que la Convention Collective Nationale, et des problématiques rencontrées par les entreprises de propreté.
Ensuite, via notre site dédié au monde de la propreté, nos membres peuvent consulter et télécharger divers outils de travail opérationnels, tels que des outils d’aide au choix d’un progiciel, des modèles de contrats types, des règlements intérieurs, et bien plus encore.
De plus, nous fournissons une information de branche en temps réel à travers notre newsletter hebdomadaire « l’Info Hebdo », contenant les dernières informations, circulaires et publications de la branche.
Nous organisons également des réunions d’informations et formations gratuites sur les territoires de nos membres, ainsi que des événements annuels comme l’Assemblée Générale, où ils peuvent rester informés sur les actualités de la branche et échanger avec d’autres chefs d’entreprises.
Enfin, nous encourageons l’échange et le partage d’expériences à travers nos clubs dédiés, tels que le Club RSE, le Club de l’Entreprenariat au féminin, le Club des Jeunes Dirigeants de la Propreté, et le Club Innovation et transition numérique.
La transformation digitale est-elle un enjeu pour les entreprises de propreté aujourd’hui ?
Tout à fait. C’est pour cette raison que nous mettons en place des actions au niveau local, pour accompagner les entreprises de propreté à travers la digitalisation de leurs processus.
Il y a un an, nous avons lancé le « club numérique« . L’une de nos actions récentes a été une journée d’animation et de sensibilisation avec un consultant spécialisé et nos partenaires (dont Coffreo) qui expliquaient à nos adhérents comment intégrer le numérique dans tous les processus de l’entreprise. Cet événement a été un franc succès.
Nous avons également collaboré avec les services de la gendarmerie sur la question de la cybersécurité en impliquant des experts assureurs.
Il est crucial que les entreprises comprennent que la transformation digitale est un enjeu majeur pour notre secteur. Si elles ne font pas cette transition, elles risquent d’être laissées pour compte. C’est le message que nous transmettons à nos adhérents.
Quels sont les conseils que vous donneriez à la profession pour attirer et fidéliser de nouveaux talents ?
Nous constatons que les pratiques de recrutement n’ont pas tellement évolué dans nos métiers alors que les candidats sont en attente de changement. Là aussi, le digital a fait évoluer les mœurs.
Nous sommes en train de développer un outil digital en partenariat avec une entreprise locale à Bordeaux afin d’attirer des talents au-delà des profils habituels. Cette plateforme, de type jobboard, à laquelle on accède via un QR code, permettra aux candidats de déposer leur profil et de mettre en avant à la fois leurs compétences et leurs savoirs-être et de consulter les entreprises locales qui cherchent du personnel. L’outil connectera automatiquement les besoins des entreprises aux profils candidats qui correspondent ensemble.
Comment la technologie a-t-elle transformé l’industrie de la propreté au fil des ans ?
Les machines de nettoyage ont énormément évolué en quelques décennies, ce qui a impacté positivement nos métiers.
Grâce à des équipements plus performants tels que les aspirateurs, les autolaveuses ou les pistolets haute pression, le nettoyage des zones difficiles ou des grandes surfaces est devenu plus facile et plus efficace. Par exemple, certaines autolaveuses sont désormais équipées de postes de conduite portés, ce qui facilite le nettoyage des entrepôts et permet aux agents d’augmenter leur productivité tout en améliorant leur confort de travail.
En outre, ces avancées contribuent à réduire les risques socio-professionnels, tels que les troubles musculo-squelettiques, en offrant des solutions ergonomiques et performantes.
Mais elles ne sont pas les seules. D’après l’étude chiffres clés et actions prioritaires 2023 du Monde de la propreté, un ensemble de paramètres technologiques ont des répercussions importantes sur les conditions de travail, notamment “la mobilité connectée, les prologiciels, la cobotique, l’internet des objets et les bâtiments connectés”, mais je n’en sais pas suffisamment pour approfondir ces points.
Quelles sont les tendances émergentes dans le secteur de la propreté ?
Déjà, le secteur est transformé pour diverses évolutions technologiques, avec l’apparition de nouvelles solutions pour améliorer l’efficacité et la qualité des prestations. Parmi ces innovations, nous observons l’essor des robots de nettoyage autonomes, capables d’exécuter des tâches précises et répétitives, ainsi que l’introduction d’outils connectés permettant un suivi en temps réel des interventions et une meilleure gestion des ressources. Ces avancées technologiques transforment la manière dont les entreprises abordent le nettoyage, en rendant les processus plus efficaces et en libérant les agents pour des tâches plus complexes et à plus forte valeur ajoutée.
Autre tendance, l’émergence de pratiques écologiques et durables. La prise de conscience environnementale se généralise et les entreprises cherchent désormais à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Cela se traduit par l’utilisation croissante de produits éco-labellisés, par la réduction de la consommation d’eau et par le recours au recyclage des déchets. C’est également une demande forte au niveau des clients, car ceux-ci sont de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux. Ils demandent eux-mêmes des prestations de nettoyage conformes à ces valeurs. En conséquence, les certifications écologiques gagnent en importance, car elles attestent de l’engagement des prestataires en faveur du développement durable.
Enfin, le secteur de la propreté reste travaillé par la transformation digitale, un mouvement de fond qui impacte désormais tous les secteurs d’activité. Des logiciels et applications spécialement conçus pour les sociétés de nettoyage ont fait leur apparition (dont l’un des plus connus dans notre secteur est Pégase Propreté, développé par IDSoft).
Ces solutions digitales facilitent la communication avec les clients et les agents d’entretien. En équipant les intervenants de tablettes ou de mobiles, il est désormais plus simple de rassembler les procédures de nettoyage, de suivre les équipes, de signaler des dysfonctionnements et de gérer la facturation. La digitalisation permet aux entreprises de propreté d’améliorer leur efficacité opérationnelle et leur relation client. Ces solutions permettent également d’automatiser certains processus, ce qui réduit le temps passé par les RH et internes à les effectuer et contribue à la rentabilité de l’entreprise.
Comment les entreprises de propreté abordent-elles les questions de durabilité et de responsabilité environnementale ?
De plus en plus d’entreprises intègrent les principes de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans leurs pratiques quotidiennes. Cette démarche engagée se traduit à trois niveaux :
- Réduction de l’impact environnemental : les entreprises de propreté adoptent des mesures pour réduire leur empreinte écologique. Elles privilégient de plus en plus l’utilisation de détergents et de techniques de nettoyage écologiques. La popularité croissante des produits comportant le label NF Environnement en est un exemple concret.
- Amélioration des conditions de travail : les sociétés de nettoyage investissent dans l’amélioration des conditions de travail de leurs agents d’entretien. Cela inclut notamment l’acquisition de machines de nettoyage plus performantes, la réduction de la toxicité des produits de ménage utilisés, ainsi que des ajustements des horaires de travail pour garantir le bien-être des employés.
- Promotion de la diversité et de l’inclusion : les entreprises de propreté s’engagent également dans la promotion de la diversité des employés, l’insertion des travailleurs handicapés et la lutte contre la discrimination. Elles reconnaissent l’importance de créer des environnements de travail inclusifs et équitables pour tous leurs collaborateurs.
De nombreuses entreprises affichent désormais leur charte environnementale et sociétale, démontrant ainsi leur engagement envers la durabilité et la responsabilité sociale.
Comment voyez-vous l’avenir ? Un ou des projets à partager ?
En ce qui concerne l’avenir, nous envisageons de renforcer notre accompagnement auprès des entreprises en matière de transition numérique et digitale. Notre objectif est de fournir un soutien encore plus personnalisé et proche des besoins spécifiques de nos membres. Nous continuerons pour cela à animer notre club numérique.