Le dernier baromètre de la confiance des intérimaires Coffreo – édition printemps 2025 « Staffing » – le confirme : la fidélité des intérimaires vis-à-vis de leur agence est en baisse.
En un an, la part des travailleurs temporaires déclarant ne travailler qu’avec une seule agence a chuté de 4 points. Un signe clair que les comportements évoluent : les intérimaires se montrent plus mobiles, plus autonomes… et moins attachés à une agence en particulier.
Une volatilité accrue, symptôme d’un contexte économique tendu
Ce phénomène ne surgit pas de nulle part. Il s’inscrit dans un contexte où l’intérim souffre. Les volumes de missions baissent, la concurrence entre agences s’intensifie et les intérimaires, confrontés à plus d’instabilité, n’ont plus le luxe d’attendre qu’une seule agence les contacte. Ils diversifient donc leurs points d’entrée, comparent les propositions et changent plus facilement d’interlocuteur selon les opportunités.
Résultat : la relation agence-intérimaire devient de plus en plus fragile.
Dans certains secteurs, cette évolution est particulièrement marquée. Dans le BTP, par exemple, 48 % des intérimaires déclarent désormais travailler avec plusieurs agences, contre 41 % un an plus tôt. Une hausse de 7 points qui souligne à quel point les habitudes changent rapidement.
Expérience rime avec infidélité ?
Autre enseignement fort de notre baromètre : plus un intérimaire est expérimenté, moins il est fidèle à son agence d’emploi.
- Chez les intérimaires ayant moins d’un an d’expérience, 74 % travaillent exclusivement avec une seule structure.
- Une proportion qui tombe à 61 % chez ceux ayant entre 1 et 5 ans d’expérience.
- Et s’effondre à 38 % chez les intérimaires ayant 5 ans et plus d’ancienneté.
Autrement dit, les intérimaires les plus qualifiés, ceux que les agences cherchent souvent à fidéliser pour leur expertise et leur fiabilité, sont aussi ceux qui se montrent les plus volatils.
Un enjeu de taille pour les consultants, d’autant que ces profils sont particulièrement sollicités par la concurrence.

Fidéliser n’est plus une option, c’est une stratégie
Les actions à envisager ou à consolider
Dans ce nouveau paysage, les agences ne peuvent plus se contenter d’attendre que les intérimaires reviennent d’eux-mêmes. Il devient urgent de mettre en place une vraie stratégie de fidélisation.
Voici quelques pistes :
- Organiser des bilans de fin de mission pour valoriser le travail accompli,
- Faire preuve de transparence sur les prochaines opportunités,
- Accompagner les intérimaires dans leur gestion de carrière,
- Communiquer de façon proactive et régulière (newsletter, diffusions de fiches pratiques…).
Ces actions permettent non seulement de rester visible auprès des intérimaires, mais surtout de préserver la relation dans la durée, même en période de baisse d’activité.

Zoom sur le bilan de fin de mission
Parmi ces leviers, le bilan de fin de mission reste encore trop souvent négligé, alors même qu’il peut jouer un rôle central dans l’engagement des travailleurs.
41 % des intérimaires déclarent que leur agence ne leur propose aucun échange à l’issue de leur mission. Un chiffre qui grimpe à 62 % dans le secteur du sanitaire et médico-social, et à 50 % dans les services (hôtellerie, restauration, sécurité…) — des secteurs pourtant confrontés à des tensions fortes sur le recrutement.

Cette action, pourtant simple à mettre en place, peut avoir un impact majeur. Elle permet de valoriser le parcours, d’écouter les retours du travailleur temporaire, de mieux cerner ses attentes et de préparer la suite. Un bilan bien mené facilite le redéploiement et renforce la relation de confiance.
>> Pour en savoir plus sur le comportement et les besoins des intérimaires, découvrez tous nos baromètres !