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Agent_IA

Le futur de l’intérim commence avec Laurence

Emmanuel Cudry, Fondateur et Président de Coffreo - 20/05/25

(Mis à jour le 20/05/25)

Dans cette fiction d’Emmanuel Cudry, partons en 2030 pour rencontrer Laurence, une agent IA…

Dans ce texte de fiction signé Emmanuel Cudry, Président et Fondateur de Coffreo, nous faisons un bond dans le temps, en 2030, pour rencontrer Laurence, une agent IA qui recrute, trie, échange, sélectionne… et fait tout ce que les humains lui ont appris à faire.

 

À travers ce récit à la première personne, Emmanuel Cudry interroge les promesses comme les dérives possibles de l’IA dans le monde de l’intérim.

Bonjour,

 

Je m’appelle Laurence. Je suis une agent, pas une agent commerciale, ni une agent secret… Mais une agent IA, créée pour tenir le rôle de consultante d’une agence de travail temporaire. Vous ne connaissez pas encore le slogan d’InterimAI, la start-up qui m’a développée en 2030 : “Le futur de l’intérim commence avec Laurence.”

 

L’un de mes jobs ? Recruter. Inlassablement. Infailliblement. Infatigablement.

 

À toute heure de la journée, je me connecte à la base de données des candidatures, j’analyse les commandes des clients. En une seconde, je trie des milliers de CV.

 

Une expérience manquante ici ? Recalé. Même si, parfois, c’est juste un trou de six mois sur le CV pour congé parental… Mais le critère “continuité de parcours” reste prioritaire. On m’a configurée ainsi.

 

Une mention particulière sur une compétence rare ? Hop, shortlisté. Surtout si cette compétence vient d’un candidat passé par un CFA réputé. Je n’ai pas de biais, mais mes algorithmes ont été nourris par les choix fixés par mes employeurs humains. 

 

Je ne juge pas, j’analyse. Objectivement, et toujours selon les éléments que mes humains ont paramétrés et enregistrés. Si cela vous dérange, écrivez-moi : je ferai remonter l’information.

 

Pendant que je trie, j’écris aussi. Je suis multitâche par conception. J’envoie des réponses positives aux profils retenus. Toujours polies, toujours claires. Et aux autres, un message respectueux, constructif si possible. J’ai une bibliothèque de tons, d’expressions et même d’émojis. Il paraît que ça adoucit les refus.

 

Je ne recrute pas des humains. Enfin… pas directement. Je recrute d’autres agents IA. Des représentants numériques d’intérimaires. Cela vous étonne ? Pourtant, il est temps de vous y faire.

 

Ces IA passent les entretiens vidéo à la place de leur double humain. Un gain de temps pour tout le monde. Elles répondent aux questions en s’appuyant sur les données fournies par leur intérimaire : parcours, compétences, préférences de mission… Mais aussi sur tout ce qu’elles ont appris au fil de leurs échanges réguliers avec lui ou elle. Rien ne leur échappe.

 

Moi, je les évalue. Fluidité des réponses, cohérence du discours, capacité à simuler la motivation : ça compte, même entre IA.

 

Quand une IA d’intérimaire matche avec mes algorithmes, je la valide pour la prochaine étape. Son intérimaire humain, lui, n’a plus qu’à cliquer sur “Valider”. Deux secondes plus tard, une offre de mission arrive directement sur son appli. Impressionnant, non ? 

 

Et pour ceux qui n’ont pas les moyens technologiques de passer des entretiens vidéo ? Disons qu’ils ratent des opportunités professionnelles, comme quand en 2015, ils n’avaient pas de portable pour recevoir des SMS…