Comment les travailleurs du médico-social perçoivent-ils l’intérim ? Quelles sont les raisons qui les poussent à choisir ce statut ? Comment améliorer l’accompagnement de ces travailleurs par les agences d’intérim ? Autant de questions auxquelles cet article se propose de répondre, à partir des chiffres issus du baromètre de la confiance des intérimaires publié par Coffreo à l’automne 2023 (Édition spéciale Métiers).
Retrouvez les différentes éditions du baromètre de la confiance des intérimaires publié par Coffreo.
L’essor de l’intérim médical : un statut choisi et source d’épanouissement
Les professionnels de la santé et du médico-social sont de plus en plus nombreux à choisir l’intérim, y compris dès la sortie des études. La situation commence d’ailleurs à préoccuper les pouvoirs publics. L’entrée en vigueur au printemps 2023 de la loi Rist, qui encadre le recours à l’intérim médical, le prouve. La proposition de loi visant à interdire l’intérim pour les professionnels de santé en début de carrière (médecins, infirmiers, aides-soignants), déposée en décembre 2023, en est un autre exemple.
L’intérim n’est pas considéré comme une solution par défaut pour les professionnels de santé. Pour 94,4 % des intérimaires des secteurs sanitaire et médico-social, l’intérim médical est un choix. Et lorsqu’on interroge ces travailleurs sur les motivations qui les poussent à choisir ce statut, arrivent en tête les raisons suivantes :
- Choisir ses horaires de travail.
- Choisir son employeur.
- Changer régulièrement de mission.
Cet « intérim choisi » est source d’épanouissement. D’après le baromètre Coffreo, les intérimaires du médico-social sont 88 % à déclarer épanouis dans leur vie professionnelle et satisfaits de leurs conditions de travail. Plus d’un sur deux trouve que le salaire proposé dans le cadre des missions d’intérim est approprié. Plus de 20 % des intérimaires du médico-social se voient bien garder ce statut toute leur carrière, sous réserve de se voir proposer assez de missions.
Agence d’intérim et intérimaires de la santé et du médico-social : les résultats marquants du baromètre Coffreo
Près de 7 intérimaires sur 10 (68,9 %) ont refusé au moins une mission dans les trois derniers mois précédant la réalisation du baromètre Coffreo à l’automne 2023. Le rapport de force est donc clairement favorable aux salariés, qu’ils soient aides-soignants, infirmiers, auxiliaires de vie, etc.
Ces travailleurs sont d’ailleurs satisfaits de la fréquence de leurs missions, puisque 60 % d’entre eux ont effectué le nombre d’heures qu’ils souhaitaient au cours des trois derniers mois. Le recours au personnel temporaire de santé par des établissements de soin n’est pas prêt de se tarir, qu’il s’agisse d’hôpitaux publics ou privés, cliniques, fondations ou encore de maisons de retraite / EHPAD.
La situation est entretenue par un contexte de vieillissement de la population et de tensions accrues en matière de recrutement dans les métiers du médico-social. Ainsi, 75,8 % des intérimaires dans les métiers de la santé se déclarent confiants ou très confiants sur le fait qu’ils effectueront le nombre d’heures souhaité dans les mois à venir.
Des relations harmonieuses entre les intérimaires de santé et les agences d’emploi
Enfin, plus de 88 % des travailleurs intérimaires des secteurs sanitaire et médico-social estiment que les agences d’intérim leur proposent des missions qui correspondent à leurs attentes. Plus de 90 % estiment que les agences leur donnent les moyens d’effectuer leurs missions correctement.
Des intérimaires médicaux « fidèles » à leur(s) agence(s) d’intérim
Le baromètre Coffreo s’intéresse également au rapport des intérimaires médicaux à leur(s) agence(s) d’intérim. 62,3 % des intérimaires du médico-social travaillent avec une seule agence, et 26,3 % travaillent « principalement avec une agence, mais occasionnellement avec une autre ». Des chiffres qui révèlent plusieurs choses. Lorsqu’ils sont satisfaits de la relation qu’ils entretiennent avec leur agence, les intérimaires du médico-social n’ont aucune raison de partir et constituent donc une catégorie d’intérimaires plutôt fidèle. Ils ne sont pas non plus enclins à changer d’agence en fonction des missions (seuls 11,5 % d’entre eux le font).
Des attentes bien prises en compte en matière de digitalisation des documents RH
Le contexte actuel est marqué par un fort déséquilibre entre les besoins en personnel des établissements de santé et la force de travail disponible. Les agences d’intérim sont donc prêtes à adopter des solutions de digitalisation permettant d’accélérer la prise de poste du personnel temporaire de santé.
Les intérimaires apprécient d’ailleurs le fait de pouvoir recevoir au format dématérialisé leurs bulletins de paie au sein d’un coffre-fort numérique, ainsi que les documents remis par leur agence avant le démarrage d’une mission (livret d’accueil, règles de sécurité, etc.). Plus de 66 % des intérimaires des secteurs sanitaire et médico-social interrogés par Coffreo lisent « toujours » ou « souvent » ces documents avant de démarrer une mission.
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Plus de fidélisation en agence : les pistes pour améliorer l’accompagnement des professionnels de santé
Systématiser les bilans de fin de mission
Si les intérimaires médicaux sont globalement satisfaits des relations qu’ils entretiennent avec leurs agences d’intérim, ils laissent également entrevoir quelques points d’amélioration. Premier point d’achoppement : plus de 68 % des répondants dans le secteur médico-social regrettent l’absence de bilan avec leur agence d’intérim à la fin de leurs missions.
Mieux accompagner les intérimaires dans l’évolution de leur carrière
Les intérimaires déplorent également le manque d’accompagnement dans leur évolution de carrière. Plus d’un travailleur temporaire sur deux (52,3 %) dans les secteurs sanitaire et médico-social estime que les agences d’intérim ne l’accompagnent pas dans son évolution de carrière. Voilà un point susceptible d’améliorer le sourcing des intérimaires médicaux et de mieux prendre en compte la richesse de leurs parcours professionnels. L’organisation d’actions de formation permettrait par exemple d’envisager des passerelles entre différentes structures de santé (hôpitaux, cliniques, EHPAD, etc.), voire entre les différents métiers du secteur. Alors que le numérique est en train de redessiner les contours des métiers de la santé, la formation de ces professionnels et leur montée en compétences constituent des éléments essentiels à prendre en compte.
Répondre aux aspirations des intérimaires médicaux
Le recours croissant à l’intérim dans les secteurs sanitaire et médico-social met en lumière les nouvelles aspirations des travailleurs de la santé (choisir ses horaires, choisir son employeur, changer régulièrement de mission). Pour répondre pleinement à ces attentes et fidéliser davantage le personnel temporaire de santé, les agences d’intérim doivent faire évoluer leur accompagnement. La digitalisation des agences d’intérim est également l’une des réponses à apporter pour attirer et retenir ces travailleurs très courtisés.
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