Aller au contenu
Fleur de mets

La RSE au cœur de l’activité de Fleur de Mets : entretien avec Sébastien Le Bescond, Dirigeant de Fleur de Mets

Hélène Vally, Responsable contenus marketing - 22/04/25

(Mis à jour le 22/04/25)

Depuis sa création en 2003, ce traiteur haut de gamme allie gastronomie durable et pratiques responsables.

Dans cette interview, Sébastien Le Bescond, dirigeant de Fleur de Mets, un traiteur événementiel haut de gamme, nous parle de l’engagement de son entreprise en matière de RSE. En effet, depuis sa création en 2003, Fleur de Mets a mis un point d’honneur à allier gastronomie durable et pratiques responsables. Sébastien Le Bescond nous explique les actions concrètes mises en place dans sa société pour réduire l’empreinte carbone, favoriser l’inclusion sociale et rendre l’événementiel plus écologique.

Pouvez-vous me présenter Fleur de Mets ?

 

Sébastien Le Bescond : Fleur de Mets est une jeune maison de traiteur parisienne. Nous faisons aujourd’hui partie du collectif des Traiteurs Événementiels de Paris. Notre entreprise se divise en trois pôles. D’abord, nous proposons des services événementiels classiques : cocktails, dîners, etc. Ensuite, nous intervenons sur de grands événements comme des salons ou des congrès, en prenant en charge l’ensemble des prestations alimentaires. Enfin, nous assurons la sous-traitance pour des lieux qui souhaitent nos produits sans les services associés.

Quelles sont les valeurs qui vous animent au quotidien ?

 

Sébastien Le Bescond : Chez nous, la notion de fraîcheur est vraiment centrale. Elle s’exprime dans notre gastronomie bien sûr, mais aussi dans notre façon d’aborder la relation client, et plus largement dans notre approche de la responsabilité sociétale. On pense que notre jeunesse nous permet de porter un regard plus décomplexé sur notre métier, une manière nouvelle d’aborder la gastronomie, l’expérience client et les enjeux environnementaux. Dans un secteur comme le nôtre, il reste encore beaucoup à faire pour rendre les événements vraiment durables. Chez Fleur de Mets, on essaie de tirer chaque prestation vers un double objectif : réduire nos impacts négatifs – notamment sur le plan des émissions carbone –, tout en contribuant positivement à notre écosystème.

Depuis 10 ans, vous êtes engagé dans une démarche RSE. Quel a été l’élément déclencheur ?

 

Sébastien Le Bescond : En 2015, nous avons assuré la partie traiteur de Solutions COP21, un événement organisé au Grand Palais et à Villepinte. Même si nous avions déjà des engagements RSE avant, ce rendez-vous a été un véritable déclencheur. Nous avons été obligés de rentrer plus en profondeur dans le sujet. Nous avons structuré petit à petit notre démarche avec la certification ISO 20121 en 2019 : dans l’événementiel, nous avons été parmi les premiers à l’obtenir. Cela nous a permis de mettre en place un système de management responsable. Ensuite, les choses se sont enchaînées : bilan carbone et plan de réduction de nos émissions de GES en 2021, démarche EcoVadis avec une médaille d’or en 2023 et, enfin, passage au statut de Société à Mission en 2024.

Vous avez adhéré à de nombreuses initiatives et démarches structurantes. Que représentent ces engagements pour vous ? Et comment influencent-ils concrètement vos pratiques ?

 

Sébastien Le Bescond : Ces engagements nous permettent de nous inscrire dans une dynamique collective. Pour nous, ils doivent se traduire concrètement. Nous concentrons nos efforts sur des actions très ciblées : réduction des déchets, récupération des non-consommés, achats responsables ou encore inclusion sociale.

 

Par exemple, sur toutes les prestations de plus de 300 personnes, 10 % des effectifs de service sont des personnes en situation de handicap. Sur la partie environnementale, nous avons identifié que l’alimentation représentait la moitié de notre empreinte carbone. Plutôt que d’interdire certains produits, nous avons décidé de faire de la pédagogie. Un cas concret : nous sommes capables de calculer l’empreinte carbone de chaque devis et d’accompagner nos clients vers des choix plus durables, notamment en réduisant la viande rouge et en proposant à la place plus de végétal et de produits de la mer. Et surtout nous restons concrets : nous ne disons pas « nous favorisons l’inclusion », nous disons « il y aura au moins 10 % des effectifs de service en insertion ou en situation de handicap sur cette prestation ». Cette clarté rassure nos clients.

Récemment, Fleur de Mets est devenue Société à Mission : qu’est-ce que cela signifie pour vous et vos équipes ?

 

Sébastien Le Bescond : C’est un engagement fort à la fois en interne comme en externe. Ce qui nous a attirés dans ce statut, c’est la possibilité d’inscrire noir sur blanc une mission qui dépasse celle de la simple pérennité, donc rentabilité, de l’entreprise. Cela crée une forme de boussole supplémentaire : dans nos décisions, nos comportements, nos arbitrages, on ne raisonne plus seulement selon des critères économiques. On se réfère aussi à la mission que nous avons inscrite dans nos statuts, et que nous devons remplir.

 

Ce qui est intéressant aussi, c’est que cette mission est suivie, vérifiée, par un comité dédié. Chez nous, il est notamment composé de six personnes extérieures à Fleur de Mets. Ce regard extérieur est précieux : il nous permet d’avoir des échanges francs, des conseils ainsi qu’un niveau d’exigence très élevé. Cela nous oblige à rester alignés avec les engagements que nous avons pris. Ce statut est aussi un excellent levier de mobilisation interne. Il fédère les équipes autour d’une vision partagée.

En matière de RSE, est-ce que les mentalités évoluent dans le secteur de l’événementiel ?

 

Sébastien Le Bescond : Oui, heureusement. Quand nous avons obtenu la certification ISO 20121, nous faisions partie des pionniers. Aujourd’hui, elle est devenue une norme presque incontournable. Cela dit, cette norme n’est qu’un point de départ. Elle certifie un système de management responsable, mais elle ne garantit pas l’impact réel. Si vous vous engagez peu, vous avez peu à démontrer, donc peu à changer. C’est une limite de l’approche. Heureusement, une nouvelle version de la norme est en préparation, qui s’intéresse davantage aux impacts.

 

Un autre point important est que, dans le secteur de l’événementiel, les traiteurs ont souvent été moteurs sur des initiatives RSE et sur la généralisation de certaines pratiques : aujourd’hui, on ne sert plus de produits hors saison, on n’utilise plus de plastique à usage unique, on développe la consommation végétale. Ces évolutions sont devenues des évidences.

 

Cependant, il reste encore des angles morts car l’engagement des entreprises en matière de RSE ne va pas toujours jusqu’à leur communication événementielle, et ce probablement pour deux raisons. D’abord, il y a encore cette idée reçue que si un événement est durable, il sera forcément moins festif, moins beau et moins marquant. C’est à nous de prouver le contraire. Ensuite, les entreprises pensent souvent à rendre leur activité principale plus responsable, mais elles oublient parfois leur communication, et en particulier les événements qu’elles organisent. Heureusement, certaines d’entre elles vont beaucoup plus loin et intègrent ces enjeux depuis longtemps.

Et côté clients, comment cela se passe-t-il ?

 

Sébastien Le Bescond : C’est très rare qu’un client nous dise spontanément : « Je veux un cocktail avec une faible empreinte carbone » C’est à nous, en tant qu’acteur de l’événementiel, de structurer une offre intégrant des dimensions sociales et environnementales, sans que cela pénalise le client, c’est à nous de proposer.

 

Sur l’intégration du handicap, par exemple, nous avons mis en place un vrai travail préparatoire : nous formons en amont les personnes que nous accueillons, tout en sensibilisant nos équipes internes afin de garantir une intégration réussie sur le terrain. Ce n’est pas de l’improvisation, c’est une organisation pensée pour garantir la qualité de la prestation, quelle que soit sa dimension inclusive.

Si l’on se focalise à présent sur vos enjeux RH, aujourd’hui plus de 100 personnes travaillent pour Fleur de Mets. Pourquoi avoir choisi Coffreo pour la dématérialisation des contrats de travail et des bulletins de paie ?

 

Sébastien Le Bescond : Nous avons opté pour Coffreo lors de notre passage sur EventSoft, car la solution répondait à trois critères essentiels pour nous : fiabilité, sécurité et praticité. Elle nous permet de déposer facilement les bulletins de paie, que nos vacataires peuvent ensuite consulter, classer et conserver. C’est une vraie avancée. Coffreo nous a permis de gagner en flexibilité, tout en garantissant la confidentialité des données. Le bilan est très positif.

Que diriez-vous à un confrère qui hésite encore à digitaliser ses processus RH ?

 

Sébastien Le Bescond : Dans notre métier, la fonction RH, c’est vraiment le cœur du réacteur. Chez Fleur de Mets, toute la richesse de l’entreprise repose sur les femmes et les hommes qui y travaillent. On peut toujours construire un laboratoire ou louer des camions – c’est un investissement certes, mais ce n’est pas ce qui fait la différence. Ce qui distingue un traiteur d’un autre, c’est la qualité de ses équipes. Et comme la masse salariale représente plus de 50 % de notre chiffre d’affaires, on est clairement un métier de service, doublé d’un métier de production.

 

Digitaliser les processus RH prend alors tout son sens : on gère des profils très différents – vacataires, fonctions support, production, logistique, commerciaux – avec des besoins, des rythmes et des façons de travailler qui n’ont rien à voir. La digitalisation permet de gagner un temps précieux sur toutes les tâches répétitives et administratives, pour se concentrer sur ce qui compte vraiment : l’échange, l’adaptation, l’écoute et la gestion humaine.

 

 

logo fleur de mets